« Gouvènman an lakay ou », à Jérémie, dans une atmosphère équivoque !

26 mars 2014

« Gouvènman an lakay ou », à Jérémie, dans une atmosphère équivoque !

1958562_221497734715794_1220342943_nLe Conseil des ministres délocalisé, « Gouvènman an lakay ou », s’est réalisé ce week-end à Jérémie, sur fond d’un incendie qui a éclaté dans la ville, causant des pertes considérables. Le sinistre, ajouté aux contestations de la veille, a comme servi de rappel aux responsables d’État sur les attentes innombrables de la région.

Le parc Saint-Louis de Jérémie, aménagé à cet effet, mais réhabilité bien longtemps avant l’événement par l’équipe au pouvoir, a hébergé, ce samedi 22 mars, le Conseil des ministres délocalisé, « Gouvènman an lakay ou », initié par l’administration Martelly-Lamothe. Selon bon nombre d’observateurs ayant à l’esprit des contestations de la veille dirigées contre le ministre Ralph Théano, contre toute attente, l’équipe dirigée par le Premier ministre Laurent Lamothe s’en est bien sortie.

« Il ne pouvait en être autrement, souligne un autre observateur, puisque bon nombre de participants et d’acteurs locaux, représentants des agriculteurs, d’associations de pêcheurs, du petit commerce, ont été présélectionnés et leurs interventions orientées ». Au fait, pour y prendre part, il fallait être muni d’une carte d’accès couleur écarlate et d’un bracelet en papier rose sur lesquels était gravé le nom de l’événement.

Beaucoup de problèmes de la région ont été effleurés, depuis le risque de déforestation en passant par les besoins en services de santé de qualité, en énergie électrique, en eau potable, en revigoration des secteurs agricoles et de la pêche jusqu’aux infrastructures, incluant le réaménagement et la valorisation des sites touristiques. Il était aux environs de 8 heures p.m. quand le gouvernement, avant de clore la séance, fit, à l’adresse de la population, un rappel de ses engagements pris à ce Conseil des ministres.

Un carton rouge réservé aux élus

Un militant politique, lui, rejoint certaines des vues exprimées par Bernadel, quant à ce qu’il interprète comme une mise sous tutelle du département par le ministre Théano. « Je n’ai rien contre le fait qu’un homme soit dévoué à un gouvernement », a-t-il précisé. « Je tiens pour responsables de cette gestion à sens unique, nos élus qui, aux dires du ministre, auraient approuvé ce plan spécial de développement, et ce, sans même en informer leurs mandants qui n’ont pas été consultés d’ailleurs. Ils obtiendront la sanction qu’ils méritent aux prochaines élections », relève-t-il.

Interrogé sur sa perception générale du programme « Gouvènman an lakay ou », notre interlocuteur a fait remarquer : « Sous bien des angles, l’idée, quoique discutable, est bonne, notamment pour la proximité qu’elle veut créer entre les responsables d’État et leurs administrés, les populations locales ». « Mais, objecte-t-il, tant que ce programme s’assimilera à des interventions ponctuelles qui n’embrassent pas globalement dans un plan régional de développement les besoins réels du département, je le percevrai comme du marketing politique, de la poudre jetée aux yeux ».

« Là encore, conclut cet homme engagé dans la vie sociopolitique de la région, j’en appelle à la responsabilité de nos élus dont l’une des missions constitutionnelles consiste justement à contrôler, à orienter la politique gouvernementale pour une amélioration graduelle des conditions de vie dans le pays. Sinon, ils auront ce qu’ils méritent, un carton rouge » !

Source : Le Nouvelliste

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